Mille librairies
Selon la formule consacrée, nos livres sont disponibles dans toutes les bonnes librairies. Et grâce à la loi sur le prix unique du livre, il y a en France un tissu aussi riche que varié de librairies indépendantes de grande qualité. Ce sont ces librairies que nous avions envie de vous faire découvrir ici – dans une sorte de promenade où l’on rencontrera des personnalités bien trempées et des espaces singuliers où trouver son bonheur… de lire.
Coups de cœur des libraires
Un des coups de cœur de la rentrée littéraire pour la librairie Lise & moi à Vertou !
« Où et comment l'intelligence artificielle est-elle fabriquée ? Qui la finance et qui sert-elle ? À travers une série d’enquêtes approfondies, Kate Crawford déploie une cartographie exhaustive de l’IA : ses coûts et ses impacts environnementaux, sociaux et politiques. » Mustapha, Fnac Part-Dieu - Lyon
« Un roman délicieux et grinçant, écrit en 1976 mais toujours d’actualité. »
Librairie Les Furtifs à Aubagne
« Avec ce premier roman émouvant, l’Iranienne Nasim Marashi dresse le portrait de trois jeunes amies à l’heure des choix, dans une société tiraillée entre tradition et modernité, dont faire le choix de quitter l’Iran ou de rester.
Quand nous les rencontrons, Leyla est restée, alors que son mari est parti pour le Canada. Shabaneh n’envisage pas de partir. Rodja, elle, attend son visa pour continuer un doctorat à Toulouse.
Ce sont ces trois femmes, ces trois ”sortes de monstres” qui ne sont plus du même monde que leurs mères mais pas encore de celui de leurs filles qui nous racontent leur histoire, Nasim Marashi ayant choisi la voix de la polyphonie, merveilleuse manière d’ouvrir des fenêtres sur les non-dits, les secrets, et questionner l’amitié et ses aspérités.
Un récit sensible en deux saisons, un été et un automne, ponctué de fulgurances poétiques :
”Leyli ! Leyli ! M’avais-tu dit, je veux passer tout l’été sous l’automne de tes cheveux !” Tu avais ajouté : ”C’est pour moi que tes cheveux ont cette couleur, pour me rappeler l’automne au plein cœur de l’été.”
”Tu m’as dit de redescendre sur terre, de revenir dans la vraie vie. Je me suis figée sur place.
Mes pieds à moi étaient bien sur terre, ce sont les tiens qui s’apprêtaient à s’envoler à bord de ce maudit avion. Pour toi, c’était quelque chose, la vraie vie, mais ça n’avait rien à voir avec ma vie à moi.”
Amitié, amour, quête de liberté, un premier roman universel.
Une nouvelle pépite Zulma ! » Eline, librairie Cyprès — Nevers
« Une impressionnante immersion sur les collines d'Haïti, où le vaudou et les superstitions règnent et triomphent de tout. »
Julia Duroy de la librairie l’Atelier à Paris
« Le meilleur remède contre la sinistrose ambiante ! Impossible de ne pas rire ! »
Librairie la Bicyclette Bleue à Paris
« Formidable et libérateur !
Aux antipodes de l'exotisme, l’Afrique qui surgit de la plume virevoltante d’Abdelaziz Baraka Sakin brûle un peu la rétine. Cet écrivain soudanais ne montre aucune complaisance à l’égard des horreurs commises par les esclavagistes arabes et dénonce l’hypocrisie des nouveaux maîtres venus d’Europe. Sa force, c’est de savoir injecter magie, humour et sensualité dans la crudité du réel. Tout en faisant des emprunts aux mythes et aux récits oraux, La Princesse de Zanzibar doit être lu comme une incroyable histoire d’amour dont la liberté de ton fait rugir les censeurs.
Les livres d’Abdelaziz Baraka Sakin sont interdits dans de nombreux pays musulmans. Il connaît la douleur de l’exil depuis de nombreuses années. » Pascal Thuot, librairie Millepages – Vincennes
« Hubert Haddad pose avec cet enthousiasmant essai un regard quasi avant-gardiste sur “l’œuvre rêvée” par l’artiste conscient de son époque et du rôle “moderne” pleinement revendiqué qu’il y joue. Un bonheur de lecture doublé d’une plume érudite, poétique, vibrante sur une centaine de virtuoses des arts ! » Sophie de la Fnac Gare Montparnasse
« Ils sont cinq frères, Mansour, Nasser, Taher, Mahmoud et Massoud. Ils ont grandi dans un vieux quartier arménien de Téhéran... et il y a aussi Mohsen... Un roman d'aventures exceptionnel en plein cœur du conflit Iran-Irak ! Mehdi Yazdani Khorram met en lumière, de façon magistrale, les minorités trop souvent négligées... Un choc littéraire ! »
Islem de la Librairie des Marais à Villefranche-sur-Saône« Gros coup de cœur pour ce roman. La Catalogne en 2066, un petit groupe a décidé de rester. Ils ont choisi un ancien hôpital comme lieu de résistance. Parmi eux, un écrivain, âgé, a décidé de raconter leurs survies mais rapidement son Journal devient un recueil de réflexions sur la vie et sur l’humanité. Splendide ! »
Librairie Les Carnets d’Albert à Sallanches
« Un roman fascinant, passionnant sur l'histoire mouvementée de l'Iran ! De la gloire et la déchéance de la monarchie, en passant par les souvenirs de la grande Perse et de ses khans redoutables, pour arriver à l’islamisme de Khomeyni, Debout sur la terre nous offre une immense fresque iranienne, aux allures de Cent ans de solitude ! »
Helga de la Librairie Mollat à Bordeaux
« Un beau voyage littéraire islandais.
C’est l’histoire d’une linguiste qui nous fait partager la beauté et la singularité de sa langue; son aménagement dans ces terres de laves si surprenantes, hostiles et indomptables; le changement de vie, son amour des arbres, la famille, la transmission...
Un joli roman qui fait du bien. Dépaysement garanti ! » Solène de la Nouvelle librairie Sétoise à Sète
« À Agua Negra, dans une fazenda du nord du Brésil, deux sœurs vivent du travail de la terre sous la domination des maîtres. Bibiana et Belonísia voient leurs vies basculer suite à la découverte d'un couteau appartenant à leur grand-mère et à l’accident qui s’ensuivit. Face aux injustices liées à leur statut de descendantes d'esclaves, elles feront le choix de résister.
Un livre bouleversant et intense qui nous invite à découvrir les combats de la communauté quilombola pour ses droits et sa liberté ! À découvrir ! » Librairie le Phare à Paris
« Rarement fiction sur l’Afrique aura aussi bien parlé de l’Europe. Et pour cause : dans Aux États-Unis d’Afrique, Abdourahman A. Waberi fait du continent noir le centre économique et intellectuel du monde, tandis que les damnés de la terre se concentrent dans une Euramérique miséreuse ; partant, il tend un miroir à l’Occident – celui du monde réel. Réversibilité de l’Histoire : dans le roman, l’Afrique est une fédération d’États dont le cœur bat à Asmara – Érythrée – la capitale fédérale, un continent de cocagne à la prospérité insolente avec ses centres d’affaires aux sols de marbre, ses mégalopoles modernes et leurs McDiop à chaque coin de rue, ses artistes en vue et ses scientifiques de renommée mondiale. Un continent indifférent au sort des millions de réfugiés qui se pressent à ses frontières depuis les favelas de Zurich, Milan ou Chicago, les quatre coins de cette Euramérique ravagée par les guerres ethniques et les maladies endémiques, et qui ne survit que grâce à l’aide humanitaire africaine… Et puis, fil conducteur du roman, il y a Maya, née dans un bidonville de la banlieue de Rouen et adoptée par une riche famille érythréenne, qui part en quête de ses origines… Entre politique-fiction et conte voltairien, Aux États-Unis d’Afrique illustre de manière éclatante, malicieuse, grave, l’injustice ordinaire à l’échelle du monde. » La Nouvelle librairie Guillaume — Caen
« Ce texte est une véritable merveille ! Une fois encore, Felwine Sarr, que nous connaissions pour Traces ou pour La saveur des derniers mètres, vient ravir nos oreilles et notre imaginaire avec son univers poétique et cela commence avec le titre.
Les lieux qu’habitent mes rêves est un roman court dans lequel nous suivons le destin très différent de deux frères.
L’un, Fodé, est destiné à devenir le sage du village et va devoir apprendre à dompter et dépasser les frontières du réel et de la physique pour devenir souffle.
L’autre frère, Bouhel, suit des études à Orléans où il va connaître l’amour de la belle Ulga qui le mènera jusqu’en Pologne.
Entre pérégrination, déambulation et rêve, l’auteur nous parle dans une langue remarquable des chemins de la vie. » Solène de la librairie Coiffard à Nantes
« Le génie de Dawnie Walton ? Nous faire croire à l’existence de son fabuleux duo punk rock - et nous faire regretter de ne jamais pouvoir les entendre... Ce roman vif et ingénieux nous immerge dans une époque palpitante, dont il décrypte les fulgurances et les violences avec acuité. Un brillant coup d’essai ! » Librairie Passages – Lyon
« Cocktail Sugar et autres nouvelles de Corée comprend huit textes écrits par des autrices, certaines connues du public occidental comme Han Kang et Kim Ae-ran, certaines moins telles que Go eun-ju ou Jeon Gyeong-nin. Grâce à leur texte, ces autrices ouvrent pour nous huit fenêtres sur la Corée contemporaine, racontée à travers le couple et la cellule familiale.
Dans cette société coréenne, il est difficile d’échapper au mariage, véritable institution. La solution pour s’en extraire semble de se réfugier dans la solitude des souvenirs, comme la narratrice de La philosophie du boudoir, mariée à un homme brutal. Elle finit par prendre un amant, qu’elle réussit à différencier du mari. Comme s’il fallait s’extirper de l’institution du mariage, pour pouvoir aimer à nouveau. L’adultère comme échappatoire est d’ailleurs au cœur de la nouvelle titre « Cocktail Sugar », dans lequel une sucrerie est comme un témoin transmis entre des couples adultères.
Pour refuser l’injonction au mariage, chose presque invraisemblable, il faudrait accepter de s’exclure complètement de la société comme la narratrice de Trois jours en automne.
Qu’en est-il des enfants dans tout ça ? Dans « Le Couteau de ma mère » et « Les Chiens du soleil couchant », ils sont les témoins et victimes collatérales de l’incompréhension entre leurs parents, de leurs souffrances et de leurs mésententes.
Chacun des textes, à sa manière, se place dans l’intimité d’une (ou d’un) narrateur, souffrant dans son existence à deux, souvent forcée.
La diversité des textes permet de s’interroger sur un problème sociétal touchant une grande partie de la population, en se concentrant pourtant sur des souffrances et des solitudes individuelles.
Un recueil idéal pour découvrir les styles de différentes autrices, certaines plus pessimistes, quand d’autres préfèrent l’humour noir et la malice. »
Librairie Le Phénix
Gazette – sélection des librairies L’Arbre à Lettres, n° 10, été 2009