« En gentleman bibliothécaire, Enis Batur nous convie à un voyage labyrinthique dans l’univers feutré de la littérature mondiale, dans le monde étrange tel que le considère les mordus de l’écrit, les bibliophiles obsessionnels, et autres lecteurs compulsifs. Avec une douce érudition et un amour sans bornes pour le livre, on déambule dans les mystères de l'âme archiviste et la magie toujours nouvelle procurée par l’ouverture d'un livre.
La maison aux livres est de ces textes d’une langueur palpable, d’une intemporalité tangible, un texte qui se diffuse avec le sacré et la folie des hommes, une douce folie que de conserver des livres déjà lus, et ceux qu’on lira plus tard si la vie pouvait durer éternellement.
On en sort le sourire ravi, l’œil pétillant de s’être reconnu parmi cette guilde des lecteurs guidé par les mots imprimés. On a croqué la pomme de l’histoire, on a lu un livre de plus que l’on se gagne de trouver une place dans sa bibliothèque personnelle. » Fabien Bernier, Librairie Decitre — Grenoble
« Entre la beauté de l’apocalypse et l’imaginaire sans tabou, Appelez-moi Cassandre raconte la défense de l’Angola par les révolutionnaires cubains et l’apprentissage de la vie par les livres du jeune Rauli.
C'est l’effroi de la guerre. Le poids des fantômes sur l’âme des hommes. Le poids des fantômes sur les terres d’Angola.
C’est la violence qui se répand sur le corps des plus fragiles.
C’est l'amour des lettres, le salut par les mots, les mythes et les textes.
La langue de Marcial Gala est un souffle de sorcier, une rivière qui enfle en torrent. La digne cataracte d’un griot, d’un magicien. Sous l’égide des chants Homériques, Cassandre et ses visions qu’elle ne dit pas parce qu’on ne la croit pas, ce roman se déverse impétueux sur les rives surchauffées de l’initiation et de la guerre. Aussi impressionnant qu’une puissante crue, aussi magique qu’un conte. Aussi endiablé qu’une danse au bord d’un grand feu. » Fabien, Décitre Grenoble
« Étoile filante et légendaire de la littérature haïtienne, Jacques Stephen Alexis aurait eu 100 ans le 22 avril 2022. Assassiné en 1961 à 39 ans, dans les geôles du régime de Duvalier, il laisse derrière lui une œuvre gigantesque et bien trop courte, un souffle intense et merveilleux et quelques chefs d’œuvres fracassant de poésie, de luttes comme de fulgurances Alchimiste vaudou d'une langue foisonnante, exubérante et fougueuse, Alexis dit son pays, une réalité traversée d’onirisme qui embrasse l’existence et ses tumultes, comme nul autre. Un immense romancier caribéen. Un voyage chavirant dans les sphères de “la belle amour humaine”. L’étoile Absinthe est de ces moments de lecture inoubliable. Ce roman est un petit diamant brut, un océan de vertige. Un tourbillon littéraire déchirant de beauté. Au large d’Haïti, le voyage chaotique d’églantine et Célie Chery à bord du voilier “le Dieu premier”, une fuite chaotique en forme de quête de rédemption dans les tumultes orageux et les braises qui jalonnent l’horizon des possibles. C’est une marmite sous pression, une odyssée tempétueuse en haute mer qui résonne comme une métaphore fiévreuse de l’existence et de tout un pays, Haïti. On en ressort déboussolé, transi d’une langue en fusion qui ondoie, tangue et transpire, sonné d’une langue qui se gonfle de mots, d’images et d’éclats vibrants au fil des pages, comme une voile bombée de lyrisme. C’est véritablement dingue cette sarabande effrénée qui vous empoigne. » Mathieu, Decitre Grenoble
« Extraordinaire ce bouquin. Comme un interstice, un rayon de lumière sous la porte d’une maison de campagne. Doux, hypnotique, une onde hors du temps. A la manière, peut-être, d’une phrase glissée entre deux points-virgule. La minutie photographique de l’écriture, sa suavité et ses tremblements, fait de cette escapade d’une petite centaine de pages, une véritable minute de bonheur, un instant suspendu.Dans son écrin, un joyau. » - Fabien Bernier, Decitre Grenoble
« De la forêt nous entraîne d’anecdotes en anecdotes animées par des individus touchés par une pauvreté allant jusqu’à l’extrême. Banerji nous offre une véritable déclaration d’amour aux grandes étendues luxuriantes enfouies de mystères aujourd’hui disparues... Un joyau de beauté et de simplicité dont les descriptions ultra sensorielles nous invitent vivement à décrocher du quotidien. » - Julie, Decitre Grenoble
« Portes, ouvrez-vous ! Quel étrange et singulier roman que celui-là. Pékin période Corona-V, une famille sous un même toit, un jeune homme qui travaille dans la cybersécurité, abolisseur de vérité, rectificateur des torts faits au pouvoir dirigeant. Et puis le confinement, la perte de soi, les rues qui se vident, le pays qui s’emmurent dans toutes les convictions possibles, sujet à toutes les manipulation imaginables. Et l'envie de savoir ce qui se passe réellement derrière le Firewall numérique, cette grande muraille du Net tout-puissant. Et en même temps que le présent, c’est une chronique historique de l’illustre Pékin dont on découvre tour à tour les portes et les murs, et son cheminement vers la modernité. Sublime Pékin aux multiples histoires. Entre cynisme, humour et critique cinglante de nos systèmes de surveillance, de l’emprise des états sur ses citoyens, Les portes de la grande muraille se fait dystopie-autopsie d’un pays et de ceux qui l’habitent. Quelque part entre Barjavel, 1984 et la série 7 à la maison, une comédie douce-amère, un peu flippante, un peu grisante. » Fabien, Librairie Decitre - Grenoble
« Bon, la couverture, on n’en parlera pas plus, elle est superbe ! Mais ça on est habitué (mais s’habitue-t-on seulement…).
Cet Hôtel du cygne est tout à fait le genre de bouquin qu’on imagine sortir des fabriques de la maison Zulma et qui sort effectivement des fabriques de la maison Zulma. A la fois malicieux, étonnant, tendre et formidable.
Quand le jeune Dada se retrouve lié à sa nounou suite aux accusations de corruption contre sa famille, c’est tout un petit chamboulement. Alors on adopte un cygne et on le fait dormir dans une tente que l’on rebaptise l’Hôtel du Cygne. Parce que c’est joli, parce que ça fait du réconfort. Parce que cet hôtel est un abri pour ceux qui n’ont pas d’amis.
Une drôle de plongée dans un roman fait de compréhension et d’amour, d’un brin de brigande, d’un carburant social qui nous montre cette Chine du Parti et cette Chine des petites mains. Et, cerise sur le pompon, d’une grosse dose d’originalité.
Bref, on adore ! » Fabien Bernier, librairie Decitre - Grenoble
« [Un grand roman mexicain]
La narration de ce roman-là c’est de transvaser la tragédie collective dans l’intimité, un peu comme essayer de faire rentrer l’encyclopédie sur une carte postale, ça déborde de partout, ça fait sauter les sang, ça pousse à vouloir s’extraire, deux hommes parlent dans un bar, la nuit, Dario et son ancien prof de littérature, ils viennent d’El Edén, petite ville mexicaine, deux hommes dans un bar quand ça se met à vider des seaux de bière et des rhum-glaçons ça se raconte pas mal de choses, sans les filtres du jour, ça fait des souvenirs qui remontent à la surface et qui viennent claquer sur le comptoir, El Edén c’est l’histoire d’un siège brutal, violent, sanglant, c’est des factions armées qui snipent, qui coupent des têtes, dénuées de toute morale, c’est comme un règlement de comptes où tout le monde passe à la caisse, les innocents comme les assassins, Dario il est parti chercher son frère malgré le couvre-feu, avec sa nana la belle Norma, et ce qu’il se passe dans les rues, ce qu’il voit ça ne se raconte pas sans avoir cette impression de crever dans soi, Dario et son ancien prof c’est des hommes dévastés, meurtris par l’événement, c’est des gueules qui absorbent l’alcool comme un médicament, El Edén se lit à la manière d’une confession erratique, faite de chair, de sang et de trouille, El Edén c’est un roman qui te mange de l’intérieur, qui te fait battre le cœur comme le tic-tac d’une bombe, ça t’emballe et ça te secoue, El Edén te laisse comme ça, sur le carreau, pantelant, hagard, avec des résidus de folie qui te coursent le sang, parce que l’écriture est puissante, parce que l’écriture est celle d’une tragédie humaine, une force de frappe qui n’attend rien d’une respiration, elle est LA respiration, ton souffle, rares sont ces romans qui peuvent de cette façon appréhender un monde et une société gangrenée par la violence tout en donnant voix aux belles personnes, parce que même si rien n’est épargné, il reste que l’amour existe, que l’amitié et la fraternité sont invincibles, El Edén c’est beau et douloureux, pénétrant et fougueux, il est tout simplement un grand grand roman mexicain, merci.
Bang bang ! » Fabien Bernier, librairie Decitre - Grenoble
« [Kill the janjawids !]
Conteur hors pair, Abdelaziz Baraka Sakin nous raconte son Soudan avec le souffle puissant des odyssées, la lèvre malicieuse d’un griot irrévérencieux et la voix qui emboîte des histoires dans des histoires.
Son Soudan est fait de guerres intestines, de politiques douteuses, de faim et de soif. De légendes, de héros et de martyrs. Un opéra tragique et cerné de mythes sur le théâtre des opérations.
Comme à la veillée, c’est l’histoire d’Abderahman qu’on nous raconte. Héroïne vengeresse, Némésis rape-and-revenge, chasseuse de tueurs. Qui se sert de son corps comme d’une arme létale, un objectif : tuer le maximum de janjawids !
La violence est extrême, la dénonciation politique omniprésente, les identités multiples. Ce Messie du Darfour est un roman comme un fleuve chahuté par l’histoire, bousculé par les hommes, un fleuve dont le lit se retrouve trahi par les mauvais actes des mauvaises raisons. Et toujours, malgré la houle, chez Sakin, l’humour est là, comme un tir coincé au fond de la gorge.
Dur, barbare, et bouffon, un texte qui ne peut laisser indifférent et nous invite à une certaine compréhension de ces conflits dont on ignore la cruauté. » Fabien Bernier, librairie Decitre - Grenoble
« Véritable chronique en diable d'un fait divers sanglant et épique.
Dans les années 60 à Buenos Aires on braque un convoi de fonds. Des voyous chargés comme des mules Afghanes. Pas de loi pas de foi. On tire sur ce qui se met en travers de la route. Et si l'horizon est en enfer alors Bébé Brigione, Dorda et Le Corbeau iront crécher en enfer.
L'écriture de Ricardo Piglia, c'est comme lire la chronique judiciaire dans le canard local mais avec l'impression inouïe de se retrouver au cœur même de la chronique, un Alice au pays des faits divers.
C'est de l'écriture à balles réelles, avec vision de nuit et détecteur de mensonges.
Ça fourmille de détails, chaque protagoniste de l'histoire se voit tailler un costard sur mesure. Personne n'est oublié. La construction est telle qu'on se balade d'un personnage à l'autre sans même s'en rendre compte.
Chaque action tonitrue comme si elle se passait là ! face à nous.
Ça grésille ça grouille ça se fait la cavale à fond de train et c'est tout juste si on n'entend pas siffler les balles après qu'elles nous ont effleuré le visage.
Une reconstitution aux petits oignons qui nous plonge comme en caméra embarquée. Dantesque haletant fou et sanguinaire, politique, social et démesuré. Ça se passe dans les tripes parce que tous, les flics et les braqueurs, se livrent un combat de boxe sans merci.
Voilà, une master class d'écriture en immersion pour un sacré bon bouquin bien noir ! »
Fabien Bernier, librairie Decitre - Grenoble