« Dans le fossé, le premier roman de l’autrice bosniaque Sladjana Nina Perkovic, est une comédie familiale burlesque. Dès les premières pages, la jeune narratrice interpelle le lecteur depuis un fossé boueux dans lequel elle s’est retrouvée après une chute spectaculaire et où elle gît passivement depuis un temps incertain. Dans une posture des plus inconfortables, elle raconte les événements de l’incroyable journée, mais aussi de sa vie, qui l’ont menée jusqu’à cette situation improbable. Une jeune femme introvertie et manipulée, une mère autoritaire et perchée, un père déprimé ratatiné dans son fauteuil, une tante étouffée par un os de poulet, un oncle rigolard et ivrogne, une cousine influenceuse et superficielle, un veuf suicidaire, un (vrai) pope, un (faux) pope et une effrayante popesse… quelle folklorique galerie de personnages !
Le ton est vif, le propos est explosif, les situations sont extravagantes autant que la critique sociale est acerbe. Ce roman, ancré dans une Bosnie d’aujourd’hui, est baroque, fantasque, mordant et tout bonnement hilarant. »
Maryse de la librairie Point Virgule à Namur
« Le roman se déroule à Marzahn, un grand quartier de buildings en préfabriqué de l’ancienne Berlin-Est. Une écrivaine au succès révolu se reconvertit en pédicure et dans le salon qui l’emploie, elle reçoit des gens du quartier – la plupart du temps des personnes âgées mais pas seulement. Alors qu’elle rafistole leurs pieds cabossés, ses clients lui racontent leur histoire, celle de leurs vies anonymes, faites de déboires et de splendeurs, de rires ou de larmes, peu ou prou marquées par les bouleversements des époques… Des tranches de vie aussi uniques qu’universelles.
Voici une savoureuse galerie de personnages constituée de dialogues pleins de tendresse et de drôlerie ; une réflexion sensible sur la vie qui passe et les liens souvent fortuits qui la trament. Une jolie lettre d’amour à un quartier resté populaire, et à ses habitants, rédigée d’une écriture dont la feinte légèreté dépeint une profonde humanité.
Un petit bijou ! » Librairie Point Virgule à Namur !
« Ce classique de la littérature norvégienne, qui n’avait pas encore été traduit en français (comment est-ce possible ?), les éditions Zulma ont eu la clairvoyante idée de le faire paraître en cette rentrée d’hiver, dans l’excellente traduction (c’est une véritable gageure !) de Jean-Baptiste Coursaud. Et pour cause, cette lecture est plus que réjouissante, épatante : elle est salutaire !
Égalie est une société renversée, dans laquelle les hommes (les adolescents, les petits garçons, les bébés garçons) occupent la place et le rôle des femmes, et les femmes (les adolescentes, les petites filles, les bébés filles) occupent la place et le rôle des hommes. Et ce système de fonctionnement matriarcal, il est ainsi depuis des siècles et des siècles. Tellement ancré qu’elles sont peu à songer le remettre en question voire à juste le remarquer. Tous nos codes – y compris la langue ! – y sont inversés. Le féminin, dans tout ce qu’il constitue, est la norme : tout en Égalie est régi à partir de la femme, de son cycle, de sa teneur, de sa nature. Toujours, le féminin l’emporte. Le sexe masculin, lui, reste tabou, caché, décrié. L’homme, par sa nature plutôt douce et réservée, est destiné à rester au foyer et à s’occuper des enfants. Si d’aventure il amorce une carrière autre que dans le domaine de la puériculture ou du soin à la personne par exemple, il a bien intégré qu’il est vain de trop l’échafauder car sa place est ailleurs. Et pour tout le monde, cela est bien normal. Égalie est par ailleurs une société moderne et florissante, au système social et économique "égalitaire" et dont les citoyennes bénéficient d’instruction et de protection. Une société dans laquelle la question de la lutte des classes, par exemple, se pose à certaines, mobilise même – et ce bien avant la lutte masculiniste, mise au second plan, parfois ridiculisée.
Cela dit, cette lutte masculisniste va peu à peu éclore, prendre forme, se structurer, être conscientisée et idéologisée. Petronius – un jeune homme déterminé qui enfant, rêvait de devenir marine-pêcheuse – s’efforcera de l’incarner et de la proclamer haut et fort, en dépit des terribles barrages qui se dresseront sur son chemin.
Ce roman est génial (je pèse mes mots). Son projet de détournement des genres y est mené à fond, jusqu’au bout. Il permet dès lors de mettre en relief une multitude d’éléments régissant les rapports hommes-femmes si profondément intégrés qu’on les ignorait presque mais qui pourtant, vus sous cet angle, paraissent flagrants. Et on rit ! Les Filles d’Égalie s’érige en véritable satire de notre société patriarcale. De manière relevée et intelligente, ce roman s’inscrit dans une mouvance féministe contemporaine incontournable. À chaque page, le lecteur est stupéfié de se rappeler que Gerd Brantenberg l’a fait paraître en… 1977 ! » Maryse, librairie Point Virgule - Namur
« J’ai toujours ton cœur avec moi est un tourbillon de pensées qui se perdent dans des jours perdus, de pensées angoissées prisonnières de la narratrice, qui néanmoins avance. On tente de la suivre, à une distance raisonnable, car on croit malgré elle que peut-être le soleil… » Librairie Point Virgule — Namur (Belgique)