Avot Yeshurun

Avot Yeshurun

Né en 1904 à Nezkhisch, Grande Pologne (aujourd’hui Ukraine), Yehiel Perlemuter, petit-fils d’un rabbin hassidique, « abandonne » sa famille en 1925 et part pour la Palestine où, pendant une quinzaine d’années, il travaille ici et là comme journalier, maçon, assécheur de marais, gardien de chameaux, entre autres emplois, et acquiert ainsi une profonde connaissance du pays et du monde arabe. Il ne quittera plus « cette terre » où il mourra, à Tel-Aviv, en 1992, laissant dix recueils de poèmes. Sa rupture définitive avec un pays, une maison, une langue très aimés – rupture dont il se sentira coupable toute sa vie, d’autant que sa famille aura péri dans la Shoah – place d’emblée sous le signe de la faille une œuvre poétique des plus singulières qui entre en résonance intime avec les grandes failles de l’Histoire, notamment l’expropriation des Arabes d’Israël en 1948 qu’il vit comme un effondrement. La même année, il prend le nom d’Avot Yeshurun. À la question : « Comment devient-on Avot Yeshurun ? », il répondra : « À force de briser. » D’où une langue âpre, abrupte, sauvage, une langue de sang-mêlé qui puise dans tous les registres de l’hébreu – de celui de la Genèse ou des Prophètes à l’argot de Tel Aviv – mais aussi à même le yiddish, l’arabe, le polonais…

Bonus

« Ouvrir la revue Apulée, du nom de cet auteur berbère qui, avec les Métamorphoses, ouvrit au IIe siècle une brèche de liberté aux littératures de l’imaginaire, est toujours un moment magique. »

Alexandra Schwartzbrod, Libération   

« Le titre de ce quatrième numéro, Traduire le monde, confirme bien la mission de passeur (…) que son rédacteur en chef, Hubert Haddad, revendique et pratique avec générosité. »

Thierry Cécille, Le Matricule des anges       

« Apulée est une perle de littérature. »

Luca Ruffini Ronzani, librairie Multipresse – Spa (Belgique)