Coups de cœur des libraires

« Avec les nouvelles de cet auteur qui laisse s’exprimer sa mémoire d’enfant, Zulma nous fait découvrir Okinawa, au sud du Japon, une île pourvue d’une nature luxuriante, marquée par 27 ans d’occupation américaine, et attachée à ses croyances et ses traditions. Ceci donne un recueil très bien écrit, plein d’onirisme et totalement dépaysant. » Isabelle, librairie Paroles — Saint-Mandé
« Zulma nous emmène au Japon, ou plus précisément sur l’île d’Okinawa, avec le livre L’ÂME DE KÔTARÔ CONTEMPLAIT LA MER de Medoruma Shun. L’auteur s’est vu décerner le prix Akutagawa, l’équivalent japonais de notre Goncourt, pour ces six nouvelles se déroulant toutes après 1945 pendant la période de l’occupation américaine.

Medoruma Shun s’est largement inspiré de son enfance, de ces longues journées passées dans la nature, les forêts, les rivières.
Cohabitent souvenirs heureux et douloureux, beauté des paysages et pollution industrielle, réalisme et fantastique, culture locale et laideur de l’occupation américaine…
Ne passez pas à côté de la nouvelle “Coq de combat”, petit bijou d’une cruauté poignante. » Florence de Mornac, librairie des Halles — Niort

« Six nouvelles qui se passent tantôt dans un Japon traditionnel, tantôt en pleine mutation… C’est un recueil pour tous les amoureux de cette culture nippone si particulière ! Six nouvelles très dépaysantes. À lire. » Émilie, librairie Le Monde d’Arthur — Meaux
« Tels des contes qui nous émerveillent, au fil des mots, des flots, des âmes, le recueil de Medoruma Shun nous transporte dans un Japon peu connu, celui de la province d’Okinawa où se côtoient les spectres, les mythes, les rites ancestraux, les matches de boxe entre Américains et les combats de coqs.

L’enfance, thème central du recueil, est le fil conducteur des différents récits, enfance malmenée parfois, heureuse aussi, mais toujours à l’affût des bruissements du monde. » Librairie Le Cadran Lunaire — Mâcon

« Lecteur, sens-tu ce vent te caresser le visage, entends-tu les vagues qui bercent cette île, as-tu, toi aussi, ce léger goût d’iode en bouche ? Ici, à Okinawa, tu vas vivre et ressentir, tu vas connaître la peur et la douceur. Laisse-toi guider à travers cette île martyre hantée par les douloureux souvenirs du Tetsu no bofu. Tu assisteras à des combats de coqs, tu parleras aux esprits, tu dormiras en lisière d’une forêt sacrée. Prends le temps de savourer chaque mots et telle l’âme de Kôtarô, contemple la beauté. Voici un recueil de nouvelles des plus brillant, on ne peut qu’être séduit par l’écriture de Medoruma Shun. Le style se veut pur et efficace. La narration nous enveloppe et nous tient en haleine et ce, dans chacune des nouvelles. L’action se déroule à la veille de la rétrocession de L’île au Japon. On y explore différents styles aussi bien fantastiques que réalistes. Cet auteur a été une révélation pour moi, son écriture m’a donné envie d’explorer plus profondément la littérature japonaise. Je tiens également à signaler une actualité majeure au Japon: ce premier mai, Naruhito deviendra le nouvel empereur du pays du soleil levant. » Luca Ruffini Ronzani, librairie Multipresse — Spa (Belgique)
Dans la sélection des coups de coeur de la librairie Les Nuits Blanches de Nantes 

« L’ÂME DE KOTARO CONTEMPLAIT LA MER n’est pas un roman japonais de plus. D’abord ce n’est pas un roman, c’est un recueil de nouvelles. Et si vous n’avez pas fuit suite à cette précision, laissez-moi vous dire en plus que ce n’est pas exactement de la littérature japonaise puisque son auteur est originaire d’Okinawa et que toutes les nouvelles regroupées dans ce livre s’y déroulent. Et Okinawa, ce n’est pas exactement le Japon.

Île principale de l’archipel de Ryûkyû, elle possède une langue apparentée au japonais et une culture originale avec une forte influence matriarcale. Elle fut le théâtre de sanglantes batailles en 1945 et ne fut rendue au Japon qu’en 1972, après être restée entre-temps sous administration des États-Unis.

Tout cela se retrouve dans ces nouvelles fortement imprégnées de la propre enfance de leur auteur, Medoruma Shun né en 1960. Il y a la beauté des paysages, les criques, les récifs, les rivières riches en poissons et conjointement, la souillure, la pollution industrielle, la brutalité et le viol. Il y a quelque chose sur ces îles paradisiaques de profondément douloureux, comme si le déchaînement de rage des derniers combats livrés une décennie plus tôt par l’armée japonaise afin de repousser l’envahisseur américain n’en finissait pas de résonner dans le silence même des forêts. Cela apparaît dans chacune des ces histoires, qu’elles racontent l’amitié d’un enfant pour un vieux pêcheur au passé épique dans L’AWAMORI DU PÈRE BRÉSIL ou la cruauté tolérée pour les combats de coq racontée avec un réalisme sidérant dans COQ DE COMBAT. Cette nouvelle se distingue du reste du recueil, d’ailleurs, par un certain fantastique, lequel se manifeste par petites touches au contact du plus quotidien des occupations des habitants de l’île. Car ici et là apparaissent aux yeux de celles et ceux qui sont disposés à les percevoir — souvent des enfants, mais aussi une vieille dame dans MABUIGUMI L’ÂME RELOGÉE — l’âme de certains disparus dont la seule apparition secoue ensemble personnages et lecteur d’un grand frisson mélancolique.

D’une très grande économie de moyens, l’écriture de Medoruma Shun a été, comme le rappelle son éditrice, récompensée par les très prestigieux prix Akutagawa et Kawabata. Ces prix-là ne vous disent peut-être pas plus de choses qu’à moi, mais soyez certains que si j’avais moi-même mon prix, je le lui aurais décerné avec le plus grand respect. » François Reynaud, librairie des Cordeliers — Romans-sur-Isère