Roman traduit de l’espagnol (Cuba) par Claude Fell — Présenté par Eduardo Manet
Coups de cœur des libraires
« Un armateur havanais de bateaux de pêche, faible, dépressif et poète à ses heures, mène une vie de débauche et de misère, errant de clubs miteux en cafés lugubres, ruiné par la baisse de la demande en poissons.
À la fois fasciné et révulsé par la très forte personnalité du capitaine de son principal navire “La Buena Ventura”, un homme que l'on appelle “Requin” (ancien tolard, pirate aventureux et force de la nature), il va se laisser convaincre de se lancer dans la contrebande d'alcool.
S’en suivent tous les préparatifs pour cette expédition : la recherche d’un partenaire américain, des pesos pour acheter une grande quantité de rhum, d’une distillerie aux prix abordables, et enfin la traversée avec la peur incontrôlable des gardes côtes.
Une plongée dans le Cuba des années 30, un La Havane dans lequel misère, prostitution, faim, injustices sociales et corruption s’emmêlent et ravagent les âmes des hommes qui tentent d’y survivre. Une sorte de grand bouillon malfaisant sous une atmosphère étouffante de chaleur et de moiteur, tableau d’une Amérique à genoux incroyablement retranscrite.
Pour la première fois traduite en français, l’œuvre de Serpa est d’une immense richesse : partout des mots justes, piquants, tranchants. Des expressions, des sens, des émotions à vifs, sous fonds de tension perpétuelle prête à exploser.
Hemingway dit en son temps de Serpa qu'il était, tout simplement, “le meilleur écrivain d'Amérique latine”. » Cyril D., librairie La Comédie humaine - Avignon
[...] Pour la première fois traduite en français, l’œuvre de Serpa se révèle d’une immense richesse : un style abouti, puissant, des tirades enivrantes, un sens aigu de la description, des digressions seyantes et des élans poétiques, partout des mots justes, piquants, tranchants. Une véritable tempête de style, d’expressions, de sens et d’émotions à vifs, sous fond de tension perpétuelle prête à exploser. Le lecteur n’en sort pas indemne.
Un ouvrage digne des plus grands, de Conrad, London ou Hemingway, qui dit en son temps de Serpa qu’il était, tout simplement, "le meilleur écrivain d’Amérique latine". » Librairie L’Éternel Retour — Paris
Années vingt : l’équipage de la buena ventura (une bande de marins cubains ruinés) débarque avec leur géolette sur les rives de La Havane et décide de se reconvertir dans le transport d’alcool. Roman d’aventure décalé en même temps que grande fresque sociale sur Cuba, ce livre devenu un classique de la littérature cubaine contemporaine est traduit pour la première fois en français. » Librairie Voyelle — Paris
Pour la première fois traduite en français, l’œuvre de Serpa se révèle d’une immense richesse : un style abouti, puissant, des tirades enivrantes, un sens aigu de la description, des digressions seyantes et des élans poétiques, partout des mots justes, piquants, tranchants. Une véritable tempête de style, d’expressions, de sens et d’émotions à vifs, sous fond de tension perpétuelle prête à exploser. Le lecteur n’en sort pas indemne. » Librairie Detrad - Cadet — Paris
Au centre de ce texte drôle, inventif et foisonnant un couple boiteux : le propriétaire du bateau la Buena Ventura et Requin, le capitaine de bord. Ces deux hommes que tout oppose vont nous entraîner dans les bas-fonds de la Havane des années vingt et initier un trafic de contrebande d’alcool. Cette tragi-comédie terriblement humaine offre une vision sociale captivante du petit peuple de l’île. Pêcheurs, prostituées, contrebandiers, enfants miséreux défilent devant nos yeux comme si on y était. Haut en couleurs, ce roman publié en 1938 est considéré comme un classique de la littérature cubaine contemporaine. » Maude Mihami, librairie Comme un Roman — Paris
Le situant dans La Havane des années 20, Serpa nous livre un récit d’une intensité sans faille, qui n’est pas sans rappeler les grands romans d’Hemingway ou de Faulkner. D’ailleurs, l’analogie ne pourrait s’arrêter ici, tant les personnages, authentiquement brisés par la vie, sont des modèles de cette littérature si chère aux deux auteurs américains. L’atmosphère y est viciée, la tension toujours extrême (la révolution est proche), et loin d’un portrait ethnologique du Cuba de cette époque, le roman, sans exotisme aucun, nous plonge dans les bas‐fonds d’une ville brûlante, à travers le duel psychologique entre deux personnages, le propriétaire de la Buena Ventura, une goélette, et son capitaine de bord, un dénommé Requin, qui vivront l’aventure de la prohibition, dans un rapport de domination constante.
L’auteur nous l’explique dès les premiers mots, la contrebande ici décrite est multiple : contrebande d’alcool, de sentiments, de pensées…
Il s’agit dès lors d’un roman sur l’espoir (celui de vivre dignement, quel qu’en soit le prix à payer), mais où l’issue ne pourrait être que dramatique. Digne des meilleurs films de John Huston ou de Howard Hawks, Contrebande possède un souffle singulier parmi les plus grands romans du genre. » Benjamin, librairie Furet du Nord — Lille
Dès les premières pages, Contrebande s’impose avant tout comme un magnifique roman d’atmosphère, émaillé de métaphores d’une somptueuse justesse, et servi par une prose naturaliste qui jongle avec les genres romanesques pour mieux s’en affranchir. Serpa transpose littéralement son lecteur dans le bas-fonds de La Havane, au cœur de cette misère cubaine des années trente, une île grisée par les vapeurs de rhum, les volutes des cigares et le parfum lourd des prostitués. Il esquisse avec subtilité cet univers opaque et sulfureux où l’aventure semble encore possible mais où l’aventure semble encore mais où chacun doit cependant lutter pour subsister au quotidien. Car si la fièvre révolutionnaire n’a pas encore embrasé l’île, le grondement populaire ne cesse de s’amplifier, en particulier chez les pêcheurs, qui doivent faire face à un effondrement progressif mais inexorable du cours du poisson.
La prohibition américaine offrant des perspectives plus lucratives, le narrateur décide d’utiliser l’une de ses goélettes pour acheminer illégalement une cargaison de rhum, périlleuse opération dont les préparatifs et l’accomplissement constitueront la toile de fond narrative. Mais notre armateur s’improvise contrebandier sans réellement en avoir l’étoffe : lâche, couard, hypocrite et mythomane, ce dernier vit dans l’ombre de Requin, son capitaine de bord - un baroudeur, pirate à ses heures, mais homme d’honneur avant tout - respecté et vénéré par la totalité de l’équipage. Entre les deux hommes se noue dès lors une relation de rivalité complexe, teinté de jalousie compulsive et d’indifférence condescendante, dont Serpa imprègne chaque page pour la plus grande jubilation du lecteur. Stylistiquement à mi-chemin entre Conrad et Stevenson Contrebande élabore un univers narratif magnétique qui vagabonde des comptoirs poisseux de La Havane aux étendues océanes, entre récit d’aventure aux accents initiatiques et roman socio-historique ; une très belle alchimie littéraire dont l’intensité ne saurait laisser indifférent. » Librairie Georges — Talence