« C’est le bonheur de la littérature de créer ou recréer des mondes enfouis, ces mondes que nous ne prenons plus le temps de voir. C’est justement ce “notre quelque part” que Nii Ayikwei Parkes nous invite à retrouver, cet endroit où la vérité des éprouvettes n’est peut-être pas la seule qui vaille.

Il aura suffi de la visite impromptue de la maîtresse d’un ministre, de son épouvante quand, pénétrant dans la case de Koffi Atta, elle découvrira des restes puants, pour que toute la vie paisible du village de Yao Poku soit bouleversée. Il va nous raconter, dans sa langue savoureuse, ce monde où légendes et histoires contées, en buvant de nombreuses calebasses de vin de palme, modifient les perceptions. Kayo Odammtten, tout frais émoulu médecin légiste de la police criminelle des Midlands en Angleterre, va réapprendre cette vie du village où les proverbes fusent, ou rien évidemment ne se passe comme il devrait.

En affrontant le monde moderne à celui ancestral du Village, l’auteur nous interroge, nous envoie des signes, en mêlant les langues qui chantent où si on ne comprend pas tout, on ressent au fond du cœur le battement de l’adakaben, là-bas, au fond de la brousse qui rappelle aux anciens que “parfois, lorsque le mal commis est plus grand que nous, la justice doit quitter nos mains.”

Un roman aux forces invisibles… » Librairie Saint-Christophe — Lesneven