« Quelque part dans le Pacifique des suite à un naufrage un homme s’échoue sur une plage. Il sera hospitalisé, atteint d’une amnésie cyclique et peu courante ce rescapé entreprend d’écrire un dictionnaire qui résumera sa vie. Voilà qui donne naissance à un des plus beaux, des plus aventureux roman que j’ai lu ces derniers temps.
Du mot abandon au nom de son neurologue le docteur Zwitter on voyage dans une vie en lambeau, une vie en bribe avec pour seul guide une étoile aux voluptées amoureuses qui se nomme Azralone. Notre héros a vécu mille vies, marin, astrophysicien, orphelin juif dans la Bavière d’après guerre, tant de récit en constante expansion, dont le big crunch et le resserrement sont incarnés par le héros. Tout un univers en un seul mot, en un seul atome qui le compose, un univers en une seule vie. La lumière des étoiles se reflètent partout en ce récit, elle nous guide car dans ce mystère quantique que sont les souvenirs et la mémoire d’un homme nous pourrions nous y perdre. Et il faut peut être s’y perdre, se laisser bercer par la plume si douce de monsieur Haddad. Voici un article contenu dans le roman juste pour votre bon plaisir.
Sensation: Dans un monde d’outre-tombe, en différé permanent, l’échange d’informations instantané crée la sensation. Voici à peu près la nature de ma relation avec Azralone. L’énergie des particules sans masse n’a besoin que d’un transfert numérique pour s’incarner à l’identique depuis la matière: d’un champ d’ondes à un autre champ d’ondes. Pour garder l’idée de contact et d’échange, ôtons la salive et l’épiderme qui sont de pures contingences comme les nébuleuses et les éléphants. Azralone m’habitait, indétectable, dans une superposition de songes.
Un roman lumineux, qui se livre comme le cosmos par une nuit dégagée d’été. Du grand Hubert Haddad, un auteur qu’il faut absolument lire, tout comme ce roman. » Luca Ruffini Ronzani, librairie Multipresse — Spa (Belgique)