« Nous sommes en 1908 quand le garçon se met en chemin, quittant la cabane où il vécut avec sa mère, désormais morte. Nous irons jusqu’en 1938, lorsque son périple s’achèvera […]. Entre-temps, il y aura eu la guerre. Entre-temps, il y aura eu les rencontres. Il y aura eu l’amour. Les jeux de la séduction. Ceux de l’érotique relation. La fureur et la gloire de l’humanité. Il y aura eu plus de cinq cents pages de bonheur de lecture comme on en rencontre peu. D’autant que, parti pris du romancier devant lequel on reste sidéré, ce personnage central qu’est le garçon ne parle pas ; il ne parlera jamais. Cette position d’être « en dehors » de la parole (il ne la prend pas, mais il l’absorbe, la comprend, la mâche, la digère), fait du garçon le lieu de projection de tous les langages, des langages et des histoires de tous ceux qui le croiseront, s’y attacheront, le nourriront. Le garçon, par l’absence d’une parole qui lui soit propre, devient le moteur de toutes les paroles… et de toute l’écriture […]. Un fabuleux concerto de langue, pour construire un fabuleux roman. » Jean Milbergue, librairie Labyrinthes — Rambouillet