Dramaturge, écrivain, scénariste pour la télévision et le cinéma, Benny Barbash est né à Beer-Sheva en 1951. Il est l’un des fondateurs du mouvement La Paix Maintenant. Il vit à Tel-Aviv.

Du petit incident de santé pour le moins inaccoutumé d’un citoyen ordinaire, bientôt amplifié jusqu’à devenir un fait-divers emblématique d’audience nationale et même internationale, l’auteur tire un conte moral d’une redoutable efficacité dont la portée ne saurait nous échapper à l’heure des négociations pour l’indépendance des territoires palestiniens et du retrait conséquent des colonies illégales.
Simple drame ménager au départ, le polype de forme végétale dans l’oreille du père de famille attire l’attention et les commentaires d’une épouse flegmatique, d’une grand-mère poule typique, d’un grand-père astrophysicien qui ramène drôlement chaque fait de ce coin de terre à la démesure cosmique.
Partant du principe qu’une bonne fable est une manière de prendre l’actualité au pied de la lettre, Benny Barbash semble évoquer dans ce roman certaine déclaration de colons intégristes interdisant de prendre part « à toute action qui viserait à déraciner les Juifs de n’importe quelle partie de notre terre sacrée ». En moderne voltairien qui cultive la satire sous le couvert d’une fiction invraisemblable racontée posément à la manière de Marcel Aymé ou d’Italo Calvino, l’auteur de My First Sony revient sur les pesanteurs politiques et idéologiques de la société israélienne, à la fois ouverte à la modernité et bloquée dans son déni des droits du peuple palestinien à disposer d’un territoire souverain.
Ces archaïsmes, Benny Barbash les analyse l’air de rien, sur le mode de l’allégorie et de la parabole, dans un scénario remarquablement bien ficelé où le mythe de l’olivier symbiotique trouve un terrain à réflexion particulièrement fertile.