Un jour de juillet 1944, en une heure et neuf minutes, une attaque aérienne sur une grande ville allemande – sans doute Munich. Les Américains bombardent, un lieutenant de la DCA et des lycéens réquisitionnés tentent de résister, les civils se terrent dans les caves d’immeubles menacés. L’horreur est partout, dans le ciel, dans la rue, les abris, le cimetière où les morts et les vivants ne se distinguent plus.

Dans cet univers cruel où luisent encore les derniers feux du fanatisme – un jeune garçon que la violence excite, un médecin qui sait mieux tuer que soigner – restent des traces d’humanité. L’Américain jette ses bombes sur le cimetière, le radio ne dit pas à une mère que son fils est mort, un lieutenant refuse une mission absurde, un professeur veut absolument rejoindre sa femme et son enfant à la gare. Dans les rues éventrées, les abris anti-aériens, se croisent des Allemands, des Américains, des Russes…

Ce roman d’une force extraordinaire, à l’écriture d’une concision extrême, aux séquences brèves qui viennent s’imbriquer comme les pièces d’un puzzle, donne une image de la guerre et du destin humain sans aucune complaisance mais avec une grande compassion. Il est traduit pour la première fois en français.