Coups de cœur des libraires

« C’est en ouvrant son livre avec l’histoire d’une porte, une porte qui devient table une fois sortie de ses gonds, pour accueillir une dizaine de clandestins républicains de Catalogne rassemblés autour du père, que Serge Pey nous invite à déguster sa prose savoureuse. Ce livre se compose comme une mosaïque de récits d’enfance, un kaléidoscope de souvenirs d’un fils de réfugiés espagnols, observés au prisme de l’imaginaire enchanteur du grand poète toulousain. C’est avec son regard d’enfant que le narrateur dévoile les secrets de la famille, un père aux crachats abjurateurs qui ouvrent néanmoins vers des mystiques impensables, une maman dont la claudication la rattache à jamais aux humiliations urinaires des religieuses, et une soeur hébergeant toutes les poupées éclopées et amputées qu’elle rencontre, pour partager depuis qu’elle n’a plus de cheveux, sa condition de paria.C’est une enfance révolutionnaire que Serge Pey nous conte puisqu’on pouvait aller boire des bières Wittgenstein au café de l’Etoile rouge, et le médecin de l’hôpital Varsovie, si prompt à retirer les amygdales, ne s’appelait-il pas Fidel Castro?

C’est aussi l’histoire d’une enfance où bêtes et humains partagent la promiscuité de leurs destins, vulnérables ensemble à la banale jouissance qu’éprouvent certains à faire le mal. C’est enfin une enfance aux espérances en poste restante, que le poète déplie attentivement comme les courriers plein de doléances parvenant dans la boîte aux lettres qui trône au dessus de la tombe du grand Machado à Collioure. C’est avec des mots comme des soleils dans les nuits de l’enfance, que Serge Pey nous invite à naviguer de nos souvenirs à nos espoirs, une fois le livre refermé. » Olivier, librairie Quai des Brumes — Strasbourg 
« Dans cet opus hanté par la guerre civile d’Espagne qui a marqué son enfance, Serge Pey tel un chaman invoque la poésie. Une poésie à la fois étrange, simple sans rimes ni strophes, "une poésie qui défait les noeuds de la pensée". Une poésie révolutionnaire "une poésie qui n’aime pas la poésie." révélée comme maxime. Voilà, le décor est posé, la magie peut glisser maintenant dans la musique des mots et le silence des phrases. L’invisible est visible, les choses s’animent, les morts s’incarnent, le monde s’inverse. Nous suivons Serge Pey enfant puis adulte dans la progression de plus de 30 courtes nouvelles tour à tour cruelles, drôles, cocasses et touchantes mêlant l’intime au politique, celui-ci parfois traité de manière burlesque. Les récits ainsi peuplés d’images surréalistes sont comme des tableaux vivants. Nous faisons la connaissance de son père, maître des belles leçons de choses de la vie , un philosophe qui va transmettre son goût de la poésie dans une ancienne porcherie tranformée en école. Sa mère courageuse et silencieuse “la bouche remplie d’épingles”, allusion à son métier de couturière. D’autres personnages, tous non conformistes figurent dans ce récit : sa tante appelée l’hirondelle, Chucho qui approche les grillons pour imiter dans une flûte leur son strident (le chant de la guerre), Le Chien (astronome érudit), Pua, poète bohème et Turco à la mystérieuse bibliothèque où les livres se doublent. Chaque nouvelle est remplie de symboles sur la vie, l’espérance (LA BOÎTE AUX LETTRES DU CIMETIÈRE), la résistance avec l’image du saumon qui sait user de son observation et de la puissance de la cascade pour nager à contre-courant. De beaux passages parlent de la littérature et du pouvoir des livres "Quand nous lisons un livre, c’est souvent le livre qui nous lit. C’est pour cela qu’il nous faut deux livres,car l’un garde ce qu’il a volé de nous, et l’autre ce que nous lui avons pris". "Le véritable lecteur du livre est ce livre fermé, et nous devons devenir ce livre pour le lire". Et sur ce qu’est la poésie "la poésie est une expérience de la langue qui se fait corps et d’un corps qui se transforme en langue". La lecture est très agréable et linéaire, les nouvelles s’enchaînent les unes aux autres de manière naturelle, sans cassure. J’aime reprendre dans le texte le symbole de la porte comme lieu de passage qui transformée en table pour accueillir tous les invités un jour de mai devient objet d’expériences nouvelles et d’apprentissage. » Zakuro, librairie La Fabrique à rêves — Fourmies
« Lire ce recueil de nouvelles, c’est être happé dans un tourbillon tonitruand de récits d’enfance, de mythologie familiale, d’histoires de guerre, de mémoires d’êtres disparus, de fantômes et d’esprits, tous convoqués dans un formidable élan de vie et de liberté. La nouvelle qui donne le titre au recueil évoque effectivement la seule boîte aux lettres existant dans un cimetière : elle est d’ailleurs peinte en rouge, avec des lettres noires. A quoi sert-elle ? Et bien, à parler aux morts ! "Et dans le fond, écrire à une boîte aux lettres fixée sur une tombe implique que celui ou celle qui y repose n’est pas tout à fait mort ou... est peut-être encore vivant." Or, cette tombe existe réellement, il s’agit de celle du poète Antonio Machado, enterré au cimetière de Collioure, décédé après plusieurs années à fuir le franquisme. » Librairie Lucioles — Vienne
« Serge Pey, écrivain toulousain, nous laisse ouvrir la porte de son enfance, de la grande, petite histoire, et la refermer après la lecture jubilatoire, poétique, tendre et aussi parfois cruelle de trente histoires. Après TRESOR DE LA GUERRE D’ESPAGNE, Serge Pey poursuit la chronique de l’immigration républicaine espagnole et l’histoire d’une école libertaire du sud de la France, bâtie par les immigrés espagnols à l’intérieur d’une ancienne Porcherie et dirigée par des enseignants anarchistes. Découvrez ce merveilleux conteur et poète, emblème de la poésie d’action. » Librairie C’est la faute à Voltaire — Amboise
« Chapitre après chapitre, les micro-attentions de l’auteur s’agglomèrent et dévoilent un univers chaleureux où l’humain est roi. Tour à tour drôle, touchant et onirique, voilà un roman comme on aimerait en lire plus souvent. » Adrien, librairie Préambule — Cassis
Le coup de cœur de la librairie !