« S’inspirant d’un casse ayant fait les gros titres de la presse dans l’Argentine trouble des années 60 post-péroniste, la plongée dans l’univers du gangstérisme aux franges du politique et de petites frappes sociopathes tenant tête à des forces de police corrompues et d’une brutalité décomplexée qui préfigure le régime des colonels est menée tambour battant par R. Piglia.
S’appuyant sur une enquête minutieuse, R. Piglia reconstitue cette cavale dans un style sec, nerveux, étroitement collé à l’action, les plongées introspectives dans l’esprit de ces hommes pris au piège apparaissent alors comme des respirations dans le rythme suffocant du récit.
Dans un acte final qui apparaît comme le symbole nihiliste du panache de ces hommes, R. Piglia, figure du polar argentin, construit la légende de braqueurs qui n’ont rien à envier à celle de grands noms du grand banditisme américain des années 30 et signe avec Argent brûlé un roman noir de haut niveau. » Sébastien Balidas, librairie Richer — Angers