« Nous sommes en 1908. Depuis sa naissance, le garçon a vécu à l’abri de la civilisation. Quand sa mère décède, il part à la conquête de ce grand inconnu qu’est l’homme. Il a tout à connaître, tout à voir, tout à découvrir. Ceux qui depuis la nuit des temps construisent des objets et bâtissent des demeures savent reconnaître la vraie valeur des éléments qui les entourent. Les trésors cachés sont de peu d’intérêt, pense-t-il, puisque ses congénères n’y portent aucune attention. Les observer, les imiter, leur obéir voilà la clé pour accéder aux secrets de l’humanité même quand il s’agit de rites incompréhensibles au sujet d’un divin enfant. Son apprentissage se fait au gré des rencontres. Penser par soi-même dans un monde étranger est difficile. Heureusement qu’il croise des gens honnêtes qui diffusent leur savoir avec générosité, qui l’aident à s’adapter et à se rendre utile. Tout au long du roman, nous ne saurons pas son nom ni n’entendrons le son de sa voix. Mais les personnages qu’il aborde savent toujours comment communiquer bien qu’aucun ne le comprenne mieux qu’Emma. Vivre pour survivre était bon pour son quotidien dans la nature. Ici, il peut goûter aux plaisirs de la vie, connaître ce qu’il y a de plus beau. L’amour d’abord, le sexe ensuite. Une relation parfaite s’installe entre eux. Elle qui le considère pendant un temps comme un frère trouve en son confident un amant merveilleux. Ensemble, ils partiront à la découverte du corps, à tous ces délices difficilement avouables en ce début de XXe siècle. J’en ai déjà trop dit. Mais il est difficile de se taire après une telle lecture. Si la vie n’est qu’un cercle, une succession d’étapes qu’il faut répéter, alors il n’est que justice de lire ce roman une seconde fois pour en découvrir plus peut-être ou pour tout simplement apprécier une écriture douce, passionnée, vraie. » Marylin, librairie Mollat — Bordeaux