« En général, tout commence bien, ou au moins normalement. Et puis, insensiblement, on sent que l’on glisse ailleurs. Georges-Olivier Chateaureynaud a ce talent-là, celui d’un Edgar Poe ou d’un David Lynch, de faire vaciller mine de rien le réel. Chacun des onze textes réunis dans ce recueil qui obtint, lors de sa sortie en grand format en 2005, le Prix Goncourt de la nouvelle, propose ainsi un univers très particulier où l’on ne cesse de frôler l’étrange et l’absurde, comme si la folie, douce ou cruelle, prenait les commandes. Il y a cette ancienne actrice défigurée par la foudre et qui se met à courir sous l’orage ; il y a ce taxi qui emprunte une rue ne menant nulle part ; il y a une drôle de ville où est installée une machine à s’autofusiller, chacun selon ses moyens… Mais tout autant que l’originalité des histoires ou de l’atmosphère, c’est la langue de Chateaureynaud qui séduit par sa précision, sa méticulosité, son absence d’effets et cette ironie sous-jacente tapie sous chacun des récits, une langue qui sait comme peu d’autres ouvrir des abîmes sous les pieds de ses personnages et dans l’esprit de ses lecteurs. Chacune de ces nouvelles est ainsi à la fois délicieusement noire et grinçante : on y prend un formidable plaisir que l’on savoure longtemps entre chaque histoire. » Librairie Mille et une pages — Avranches