« La Buena Ventura est un modeste bateau de pêche, le propriétaire (le narrateur) et le capitaine, surnommé Requin, se font face. Rascasses, dorades, mérous et poisson-scies se font (déjà) rares pour cause de concurrence et de pêche industrielle. Le fruit laborieux des campagnes en mer est bradé et ne suffit plus à payer tout ce petit monde. Habilement, Le Requin suggère au Patron d’utiliser la Buena Ventura pour une autre forme d’industrie maritime : la contrebande d’alcool…

Ce merveilleux roman dépeint le petit monde de La Havane dans les années 20. Le face-à-face entre les deux principaux personnages est coloré et vous suivez avec régal la progression vers ce commerce interdit (mais rémunérateur) et les étapes de la transgression. Mais CONTREBANDE n’est pas un roman maritime… à cela s’ajoute le portrait d’une foule de petites gens, trafiquants, pêcheurs, prostituées où l’on voit couver le feu qui embrasera l’île plus tard. Journaliste de métier, Enrique Serpa est évidemment un romancier politique. Hemingway lui conseillait de tout abandonner pour écrire des romans.

Dépêchez vous d’embarquer à bord de la Buena Ventura ! »
 Gilles Million