« Les récits de ce recueil portent la marque de ces années à polir le langage, il n’y a jamais un mot de trop et la poésie, c’est à dire la capacité à montrer le sublime , affleure à chaque instant. Dans le traité à l’usage des bâtons et des chemins que Pey a publié en 2008 une phrase résume la destination de son travail “la poésie sert à faire avaler la poussière” et c’est bien de cela qu’il s’agit dans Le Trésor de la guerre d’Espagne.
Que ce soit la mère que tout le monde croit folle à étendre son linge par tous les temps sans rime ni raison, le vieil oncle qui baptise au couteau tous les arbres de son verger du nom de résistants tombés sous les balles ou encore l’instituteur du village qui du fond de sa prison continue de jouer aux échecs avec les moyens du bord, ces destins tragiques ont la beauté des geste inutiles et porteurs d’espérance.
Toutes ces histoires et d’autres encore auraient pu tomber dans l’oubli. Ce sont des histoires de fous, de gens qui se moquent des règles et qui résistent, non pas par idéologie, mais pour continuer à vivre comme ils l’entendent, il y a celle bouleversante qui ouvre le recueil et qui donne le ton, un homme est debout au milieu de sa cour et rien, ni les menaces ni les balles ne le feront changer de place. Ce n’est pas un héros, pas un révolutionnaire, juste un paysan, mais il a le courage d’un chêne et sait, au contraire de l’arbre, que lorsque la hache se lèvera, s’en sera fini de lui. » Michel Edo, librairie Lucioles — Vienne