« Derrière la couverture aux couleurs chatoyantes de ce livre au titre énigmatique se cache l’une des toutes belles découvertes de la rentrée littéraire 2015.
L’histoire est centrée autour d’Otto, une sorte de Jean-Pierre Bacri, un misanthrope râleur donc, que plus rien n’intéresse depuis la mort de sa femme, Ada. Il décide de s’enfermer chez lui, en attendant sa fin. C’est sans compter sur la bande de doux dingues qui vit dans son quartier : le préparateur en pharmacie Nico, qui connaît tous les effets secondaires étranges des médicaments et qui était le confident privilégié d’Ada ; le Sergent Taniguchi, un centenaire japonais persuadé que la Seconde Guerre mondiale n’est pas terminée ; Aníbal, facteur-chanteur qui œuvre par ses nombreuses négligences au rapprochement entre les habitants de la rue ; Iolanda, la voisine aux chiens insupportables ; Mariana femme au foyer anthropologue ; tous sont bien décidés à ne pas laisser sombrer leur vieux voisin ! Otto revient doucement à la vie en tentant d’élucider les circonstances étranges qui entourent la mort de sa femme qui n’est peut-être pas sans rapport avec cet étranger aux cheveux roux que l’on voit parfois errer tel un fantôme dans le quartier.
Les Nuits de laitue, c’est un premier roman brésilien, écrit par une jeune auteure, Vanessa Barbara, qui réussit la prouesse de mélanger habilement les codes du roman policier à ceux du vaudeville. Que ce roman soit édité par Zulma à qui l’on devait par exemple la découverte de Rosa candida, un autre premier roman d’une jeune auteure islandaise, ne nous étonne guère. Depuis 1991, cette maison d’édition déniche une littérature mondiale peu connue et a au cœur de ses préoccupations notre plaisir de lecteur aussi bien dans le choix des textes que dans le soin apporté au grahisme et à la mise en page. Surprenant autant que rafraîchissant, souhaitons que les Nuits de laitue connaisse le même succès auprès d’un large lectorat que Rosa candida. » Claire Nanty, librairie Livre aux Trésors — Liège (Belgique)