« Le fil de l’intrigue est assez classique, et on imagine rapidement le destin des personnages. C’est peut-être ce manque de surprises qui fait paradoxalement la beauté du roman. L’histoire s’apparente à un conte, à un « grand poème populaire » pour reprendre la belle expression de Jacques Stephen Alexis, un auteur haïtien qui admirait Roumain. Le lecteur vibre pour les personnages peut-être parce qu’ils ont quelque chose de déjà connu, de symbolique. Si lors de sa première parution à Port-au-Prince, après la mort de Jacques Roumain en 1944 le roman ne s’est vendu qu’à quelques exemplaires, les parutions suivantes en une vingtaine de langues – c’est l’édition française de Louis Aragon, un ami de Jacques Roumain, qui inaugure cette série de rééditions – témoignent du succès de ce roman, succès qui n’est sans doute pas étranger au caractère simple et tragique de l’intrigue. Cependant la plus grande qualité de ce livre réside dans l’écriture même de Roumain, parcourue de trouvailles poétiques et singulières. » Librairie Le Temps qu’il fait — Mellionnec