« Il porte le bandeau “Sublime Japon”. Je comprends bien que l’éditeur ne puisse y porter un bandeau “sublime roman, sublime langue, sublime Hubert Haddad”. C’est donc le libraire que le fera… Le roman est magnifique, apaisant. C’est très beau et très fort cette idée d’inachevé qui porte l’art et les êtres, qui en est peut-être l’essence même. Comme de vivre et de créer parmi les failles qui nous entourent, celles des individus comme celles de la Terre.

En refermant ce matin l’éventail, alors que le jour se levait, je me suis dit qu’Hubert Haddad était un peu comme le souffle du vent qui soulevant les feuilles des arbres donne à entendre leur bruissement, à voir leur éclat, à distinguer leurs nuances : sa voix soulève les mots et la langue, en fait jaillir de page en page la beauté, les vibrations, le relief. Le plaisir de lecture est immense. On se rêve vraiment à lire “Le peintre d’éventail” au pied d’un arbre, sous l’ombre d’un feuillage ou lové entre deux branches. Bon, là c’est l’hiver et il fait très froid. Ensuite, le jour s’est levé : j’ai vu l’état lamentable de mon jardin, mais je l’ai regardé autrement… » Manuel, librairie La Buissonnière — Yvetot