« Ce portrait attachant d’une femme moderne en plein cœur de Téhéran est habité d’une douce rage, de celles que l’on ne voile pas.
A la mort de son père, Arezou a hérité d’une agence immobilière. L’incrédulité et les sarcasmes des débuts n’ont fait qu’un temps. En femme d’affaires moderne et avisée, elle a fait prospérer l’entreprise familiale qu’elle dirige désormais en toute complicité avec Shirine, conseillère et confidente avec qui elle partage le statut à la fois agréable et stigmatisant de célibataire.
Ajoutons qu’Arezou est divorcée d’un homme qui s’est rapidement avéré aussi imbuvable qu’il paraissait charmant à ses débuts et vous comprendrez qu’en plein cœur de Téhéran vivent aujourd’hui des femmes aussi modernes et heureuses que la plus commune des Parisiennes. Lorsqu’un jour un client particulièrement pénible fait appel à ses services, elle ne se doute pas que ce séduisant quadragénaire, serrurier de son métier, va remettre en question le tracé de l’interminable plaine que la vie semblait lui promettre.
Mais les conventions, même parmi les souches les plus éclairées de la société iranienne, sont d’un poids non négligeable. Coincée entre Ayeh sa fille, pur produit d’une jeunesse dorée à l’égoïsme forcené qui lui reproche sans cesse le divorce d’avec son père pour ce qu’il compromettrait un avenir brillant, le sien, et Mah-Monir, sa mère, riche héritière pour qui les apparences sociales sont tout et les sentiments particuliers rien, Arezou la divorcée a-t-elle droit à une seconde chance ? En femme libre et seule contre toutes, elle va décider d’y aller vers ce “vendeur de cadenas” comme l’appelle sa mère avec mépris. Et quand aux conséquences…Eh bien, quelles qu’elles soient, “On s’y fera” !
Voici un texte très vif, remarquable de légèreté, qui dit, entre rires et larmes, les tabous, les blessures profondes et les joies d’un pays que l’on ne connaît que trop par ce que nos clichés de 20h nous en disent. » François Reynaud, librairie des Cordeliers — Romans-sur-Isère