« Ancienne danseuse professionnelle, Damya a été touchée au genou par une balle, un certain 13 novembre 2015, alors qu’elle buvait un verre à la terrasse d’un café.

Depuis, elle ne danse plus, mais ne s’enferme pas dans le regret. Restée dans le milieu artistique, dans le cinéma en particulier, elle est chargée de “recruter” une centaine de figurants qui joueront le rôle de déportés de retour des camps en 1945. 
En plein Paris, Damya se lance à la rencontre de personnes fragiles, en marge, affaiblies ou isolées pour leur proposer ce rôle de figurant, qui pour certains représente une chance inouïe d’être reconnus et de donner un sens à leur vie. Lors de ce “casting sauvage”, Damya en réalité se cherche elle-même, et se perd dans cette quête du figurant, personnage maigre, silencieux et au visage affecté. Qui est-elle pour recruter de tels acteurs?
“Paris regorgeait d’exilés que personne n’attendait nulle part. Ils allaient innombrables, hommes et femmes pour tous invisibles, n’espérant rien que la miséricorde des rues. Certains se cachaient si bien au sein des foules que l’antique faucheuse eût pu les y cueillir en toute discrétion. D’autres au contraire les fuyaient, ne pouvant assumer la moindre attention, serait-ce d’un enfant ou d’un chien.”
Avec une poésie et un style incroyable, Hubert Haddad livre un portrait de Paris à la fois magnifique et désolant. Ses personnages sont tantôt mélancoliques tantôt stimulants. Les phrases s’entrechoquent dans un style qui donne à ce roman une belle voix engagée pour le monde artistique, ses qualités et ses failles. » Librairie Générale — Arcachon