« C’était un signe. En exergue du roman se trouve la phrase de J.K. Stefânsson : “Partir dans les montagnes par une nuit calme et sombre comme l’enfer pour y trouver la folie ou la félicité, c’est peut-être cela, vivre pour quelque chose.” Signe que ce roman, qui personnifie magnifiquement la montagne et qui décrit si subtilement la simplicité de ses habitants, allait me plaire – vous plaire. Il s’en dégage une telle pudeur et l’écriture est si poétique que vous êtes subjugué, tel un randonneur après avoir atteint le sommet.

Le sommet ici, c’est la géante – l’endroit, on le devine, on le cherche sur une carte avec quelques infimes indices mais à vous de le trouver… Il y sera question d’une soeur et d’un frère, Noële et Rimbaud, dont les jours et les années s’égrènent simplement jusqu’à l’arrivée d’un journaliste solitaire, qui entretient une correspondance avec son amie,

reporter à l’étranger.

“Messagère” de cet amour, Noële est intriguée et admirative de cette femme qui crie son désir sur le papier. Quant à son frère, le simplet du village, qui parle aux arbres et au hibou petit-duc, ramasse les cailloux qui brillent la nuit – “les ors des fous” -, il est peut-être celui qui comprend le mieux ces trois vies si différentes. Lecteurs, écoutez-le, “parce qu’à courir, le monde passe à côté de l’essentiel, à côté des discrets”. Un magnifique roman sur l’amour par procuration et la beauté de la nature, qui peut faire penser à ceux de Marie-Hélène Lafon ou de Cécile Coulon. Une petite pépite de la rentrée : mon “or des fous” ! » Johanna Finance, La Grande Librairie — Arras