« Attention, ne prenez pas ce roman si vous n’êtes pas prêts à recevoir une claque… Boubacar Boris Diop n’explique pas dans son livre le génocide des Tutsi au Rwanda. On ne peut pas expliquer la folie humaine. En revanche, il déroule les événements des massacres, les horreurs vécues par ses personnages sont en fait celles de tout un peuple. Il n’épargne pas son lecteur, qui à la fin du livre est hanté par une question : l’emploi du mot “génocide” est-il si galvaudé que tout en connaissant l’ampleur de la tragédie rwandaise, je sois bouleversé par ce livre si salutaire qui remet les pendules à l’heure. Celui-ci me “force” à intégrer les détails d’une horreur si loin d’une France surprotégée, et en même temps si proche de nous, car se massacre a eu lieu en 1994, à notre époque, quasiment à notre porte. Comment peut-on être si imperméable aux échos du monde ? Comment peut-on vivre normalement en sachant ce qui se passe juste à côté de nous ? Surtout l’auteur évoque très clairement l’attitude plus qu’équivoque de la France et de ses gouvernements successifs. “La patrie des Droits de l’Homme” semble oublier bien facilement ses principes quand il s’agit de défendre ses intérêts en Françafrique. L’auteur cite cette phrase terrible de Mitterrand : “Dans ces pays-là, un génocide ce n’est pas important.” Édifiant… » Stéphanie, librairie Furet du Nord — Lille