Mohammed Dib

Mohammed Dib

Mohammed Dib, né à Tlemcen en 1920, est l’un des plus grands écrivains du Maghreb. Auteur d’une oeuvre abondante, depuis La Grande Maison (1952), jusqu’au posthume Laëzza (2006), il a élaboré en français une œuvre d’une rare exigence, où le souci éthique ne se sépare pas de la préoccupation esthétique. Dib s’est exercé à différents genres : roman, nouvelle, poésie, théâtre, essai, qu’il a pratiqués avec un bonheur égal, et a su renouveler la facture de cette œuvre jusqu’au terme de son parcours d’écriture. L’un des fondateurs de la littérature algérienne moderne déclarait en 1958 dans Témoignage chrétien : « Les hommes sont à la fois semblables et différents : nous les décrivons différents pour qu’en eux vous reconnaissiez vos semblables. » Ancrée de façon indéniable dans le terroir de son pays natal, l’oeuvre de Dib s’ouvre pourtant à l’universel. En ce qui concerne cette appartenance algérienne que d’aucuns ont pu contester aux écrivains de langue française, Dib rétorque dans Tlemcen ou les lieux de l’écriture en 1994 : « Le français est aujourd’hui une langue que les Algériens ne dédaignent pas de pratiquer largement. J’ai débuté moi-même comme maître d’école et dans cette langue qui, loin de me rendre Français, m’a fait plus Algérien. » Connu d’abord pour son œuvre romanesque, et notamment la trilogie Algérie (La Grande Maison ; L’Incendie, 1954 ; Le Métier à tisser, 1957), fondatrice, Mohammed Dib n’a pourtant eu de cesse de rappeler : « Je suis essentiellement poète et c’est de la poésie que je suis venu au roman, non l’inverse », ainsi qu’il l’affirmait à la revue Afrique Action en 1961. Il meurt à La Celle-Saint-Cloud en région parisienne
en 2003.