C’est l’histoire d’un enfant. Nous sommes en Afghanistan, dans une région montagneuse du Kandahar. Alam l’Évanoui, fils de cultivateur, a un frère aîné qu’il admire. Mais celui-ci va bientôt disparaître, engagé dans la rébellion. Comme la plupart des paysans locaux, leur père survit tant bien que mal grâce à la culture du pavot. Dans son isolement, l’enfant assiste à la tragédie d’un pays dévasté par un demi-siècle de guerre. C’est à travers son regard que le lecteur découvre la vie des paysans pachtounes, l’absurdité des combats et des exactions, puis le drame de l’exode de Kandahar à Kaboul où des milliers d’orphelins vivent à la rue. C’est encore à travers ses aventures d’immigré clandestin, depuis Kaboul jusqu’aux banlieues parisiennes, en passant par les égouts de Rome, que se révèlent à nos yeux les parcours de la drogue, du producteur au consommateur, et parallèlement ceux du trafic d’armes. L’auteur d’Opium Poppy semble nous demander, avec un fond poignant de malice : « Mais qui donc adoptera le petit taliban ? » On est infiniment dépaysé et à la fois bouleversé par ce roman de toutes les épreuves, dans la belle filiation de Palestine (Prix Renaudot Poche 2009, Prix des cinq continents de la Francophonie 2008) vendu à plus de 60 000 exemplaires.