Pattoumma va sur ses vingt ans. Elle est en âge de se marier. Pas si simple quand on est la fille d’une riche famille musulmane du Kerala. Elle dont le grand-père avait un éléphant ! Le lui a-t-on suffisamment seriné ! Couverte de bijoux, elle reçoit les sœurs et mères de ses prétendants. Mais personne n’est assez bien pour elle – si l’on en croit sa mère…
Son père, hélas, se voit soudain ruiné. Les bijoux sont vendus. La famille est contrainte de déménager. Les prétendants disparaissent, les courtisans du père aussi, et son orgueilleuse mère perd l’espoir de trouver pour sa fille un parti digne du prestige de l’aïeul à l’éléphant. Aigrie, elle mène une vie impossible à son époux et à sa fille.
C’est alors que Pattoumma rencontre Nisar Ahmad, jeune musulman de la ville venu s’installer à côté de chez eux. Et sans se l’avouer, elle en tombe amoureuse. Le jeune homme est pauvre, certes, mais cultivé, et a l’esprit libre. Touché par la grâce de la jeune fille, Nisar Ahmad la convainc d’apprendre à lire et à écrire. Et finit par l’épouser.

Grand-Père avait un éléphant est un des plus longs textes de Basheer. Sous des dehors rieurs, se lit un véritable traité d’éducation à l’usage de ses coreligionnaires : une foi dégagée des superstitions et des perversités de la coutume, l’éducation scolaire pour tous, l’hygiène, l’abandon des préjugés de classe et du traitement de la femme comme un sous-être…