René Depestre naît en 1926 à Jacmel, en Haïti. À l’âge de dix ans, il part vivre chez sa grand-mère, à Port-au-Prince. Son premier recueil de poème, Étincelles, paraît en 1945, alors qu’il n’a que dix-neuf ans. La même année, René Depestre fonde La Ruche, un hebdomadaire engagé dont la censure par le gouvernement déclenchera l’insurrection de janvier 1946. Il est arrêté et incarcéré, puis exilé… À Paris, René Depestre étudie les lettres à la Sorbonne et participe aux mouvements décolonisateurs. Poussé à l’exil à nouveau, il part pour Cuba en 1959, sur invitation de Che Guevara, et s’engage en politique ; pendant près de vingt ans, il y exerce d’importantes fonctions aux côtés de Fidel Castro et Che Guevara.

Au cours de ses voyages, René Depestre poursuit une importante œuvre poétique. Écarté par le pouvoir castriste en 1971, il rompt avec l’expérience cubaine et retourne à Paris, en 1978, pour travailler au Secrétariat de l’UNESCO. En 1979, il publie son premier roman, Le Mât de Cocagne puis Alléluia pour une femme-jardin en 1980 (Prix Goncourt de la Nouvelle 1982). En 1988, il publie Hadriana dans tous mes rêves, qui reçoit de nombreux prix littéraires dont le Prix Renaudot et le Prix SGDL.

Il vit désormais dans un village reculé de l’Aude. Après dix ans sans n’avoir rien publié, il nous revient avec Popa Singer, roman dans lequel ses thèmes fétiches — la politique, l’histoire, le vaudou — reviennent avec une inventivité, une fièvre et une vigueur renouvelées. René Depestre reçoit, à l’occasion de la publication de Popa Singer, le Grand Prix SGDL de Littérature pour l’ensemble de son œuvre.