Paul Wenz

1869 : Le 18 août, à neuf heures du soir, naissance de Paul Wenz, à Reims.

1877-79 : P. W. va au lycée, à Reims.

1879-88 : P. W. est élève à l’École Alsacienne, où il aura pour camarade en rhétorique André Gide, dont il restera l’ami. Il habite l’ancienne maison de Sainte-Beuve, transformée en pension, 11, rue du Montparnasse, dans le 6e arrondissement.
À sa première tentative, il échoue au baccalauréat.

1888-89 : Il effectue son service militaire au 13e régiment d’artillerie, à Vincennes, où il retrouve son meilleur ami, Joseph Krug.

1889-90 : Du lundi 25 novembre 1889 au samedi 19 février 1890, P. W. est chargé de la « Petite Caisse » des établissements Wenz et se sent un peu à l’étroit dans sa cage grillagée.

1890 : P. W. fait un séjour de huit mois en Angleterre.

1891-92 : Il passe treize mois en Algérie.
Entre autres incompatibilités, le climat ne lui convient pas.

1892 : Sur le Rimutaka, première traversée vers l’Australie, de Tilbury à Hobart par le Cap, en quarante et un jours.
Le 20 octobre, P. W. retrouve Joseph Krug à Ballarat, la ville de l’or.

1892-94 : P. W travaille comme jackaroo (apprenti éleveur) sur des stations de NSW et du Victoria.
C’est là qu’il acquiert une expérience qui lui sera précieuse.

1894 : Il reprend le Rimutaka, pour revenir en France. via le détroit de Magellan et Montevideo.

1895 : P. W. semble être resté peu de temps en France, car en janvier le voici en Nouvelle-Calédonie.
Le 5 août, il est à Mackay, dans le Queensland, où il recherche l’épave d’une embarcation un tant soit peu hypothétique, censée avoir ramené des survivants du naufrage de La Pérouse.

1896 : Il fait un nouveau voyage en France. à l’aller, sans doute (?), il passe par le Paraguay : il s’y trouve en tout cas le 23 juillet.
Sur le bateau qui le ramène en Australie, il fait la connaissance de sa future femme.

1897 : Il vit déjà à Nanima, cette magnifique station de bords du Lachlan, à mi-chemin entre Forbes et Cowra, en Nouvelle-Galles du Sud, à quelque quatre cents kilomètres à l’ouest de Sydney. Il se prépare à l’acheter et réside probablement dans le « cottage », qui date d’environ 1890 et existe encore.

1898 : Le 13 avril, P. W. signe l’acte d’acquisition de Nanima conjointement avec William Perry Dobson, grazier (éleveur).
Le 15 septembre, P. W. épouse Harriet Adela Annette Dunne, fille d’un grazier propriétaire d’environ 500 000 hectares de terres (peu fertiles), dans la région au sens large de Broken Hill, à l’extrémité occidentale du NSW et loin au nord d’Adélaïde.

1899 : Le 5 janvier, P. W., à Sydney, en présence de A. J. MacDonald, sollicitor, et de Edward A. Beeby, clerc, rédige et signe le testament de quelques lignes, par lequel il lègue tous ses biens à sa femme. Il n’en fera jamais d’autre.

1902 : Le 4 février, P. W. devient seul propriétaire de Nanima, qui compte alors 2 500 hectares.

1904-1905 (?) : Ce que P. W. appelle « leur voyage de noces » le conduit, en compagnie de sa femme, de Sydney à Saint-Nazaire, en passant par Manille, Hong-Kong, le Japon, les USA, le Mexique et La Havane.
Ils ont dû partir en 1904, sans doute sur le Derflinger.
En tout cas, le 28 juillet 1905, P. W. doit être à Reims, car Joseph Krug lui prête 100 000 francs pour une durée de cinq ans, à 4 % d’intérêt.
Et P. W. publie d’abord à Reims, cette année-là, son premier livre : À l’autre bout du monde.

1906 : Critique de grande réputation, A. G. Stephens publie un compte-rendu d’À l’autre bout du monde dans le principal hebdomadaire australien, le Bulletin.

1908 : Quelle a été la date de son retour? Fin 1905?
Nanima, qui fut aussi son œuvre – une œuvre magnifique – doit se développer, sous son impulsion et celle de sa femme. Elle atteindra près de 13 000 hectares (32 000 acres).
Sous le pseudonyme encore de Paul Warrego, paraît à Melbourne, à la Book Lovers’ Library de  Collins Street : DIARY OF A NEW CHUM.
Une exception : le seul ouvrage en langue anglaise de P. W. Ce « Journal d’un bleu » a été traduit par Denis Wenz, en expert, sous le titre Un Australien tout neuf, 1908 (La Petite Maison). En 1990, Tom Thompson a réédité l’ensemble, avec une préface de Frank Moorhouse, en y ajoutant des nouvelles traduites pour la première fois en anglais par Maurice Blackman, ainsi que la présente note et le récit de la rencontre avec Jack London à Sydney, en 1909 (Angus & Robertson, collection Imprint reprise par ETT).

1909 : Venus, en effet,  sur leur yacht le Snark (la « chimère » de Lewis Carroll), Jack et Charmian London se lient d’amitié avec les « Wenzies » comme ils disent. Ils ne peuvent toutefois se rendre à Nanima.
À bord du Van Spilbergen, Paul et Hettie Wenz gagnent Hong-Kong, en passant par Sourabaya et autres escales.
Le 19 mai, ils sont à Pékin. Ils prennent ensuite le Transsibérien.
Du dimanche 22 au 29 août, P. W. assiste au premier meeting international d’aviation qui a lieu à Reims. Il sert d’interprète, en particulier à Hiram Maxim (Américain célèbre pour la mitrailleuse qui porte son nom).
Il participe également au banquet donné à Paris en l’honneur de Blériot.

1910 : Les W. sont revenus d’Europe en compagnie de leur neveu Jean (fils d’émile Wenz), qui le suit à Nanima où ils arrivent le 1er juin.
C’est aussi  l’année des… CONTES AUSTRALIENS parus chez Plon, pour la première fois sous le nom de Paul Wenz.

1911 : 24 Septembre : Wenz écrit à Gide qu’il a avancé sa traduction de Jack London, L’Amour de la vie. Le 31 décembre, il envoie le manuscrit terminé à Gide et à Firmin Roz. Dans sa lettre d’accompagnement, P. W. mentionne qu’il travaille à un roman (sans doute une première version de L’Homme du soleil couchant, voir ci-dessous, à la date de 1923).

1913 : 28 juin : les Wenz arrivent à Reims après être passé par le Cap Horn, avoir débarqué à Buenos Aires, puis traversé le Chili, le Pérou et la Bolivie avant de regagner l’Europe par le Canal de Panama, la Trinité et la Barbade.

1914: L’AMOUR DE LA VIE de Jack London traduit par Paul Wenz.
Devenu l’ami et le traducteur de Jack London, P. W. insista, pour que la NRF publie L’Amour de la Vie, auprès d’André Gide.

1914-1918 : La guerre surprend Paul et Hettie, juste avant leur retour projeté en Australie.

1915 : En avril et mai, publication de son roman L’Homme du soleil couchant dans la Revue de Paris.

1916 : à compter de mars, il est à Londres avec le Comité français de la Croix-Rouge. Il fait la connaissance de Joseph Conrad et Arnold Benett.
9 novembre : dans une lettre à Gide, il mentionne qu’il s’est attelé à un second roman, Le Pays de leurs pères.

1918 : Le Pays de leurs pères est publié dans la Revue de Paris.

1919 : En janvier, Paul et Hettie sont sur la Côte d’Azur.
En avril, Paul accompagne une Mission Australienne au Maroc comme officier de liaison et interprète.
Il publie cette année là chez Berger-Levrault deux plaquettes : Bonnes gens de la Grande Guerre et Choses d’hier.
L’œuvre de premier plan où on le retrouve en pleine possession de son talent cette même année, est un roman de 250 pages édité par Calmann-Lévy : Le Pays de leurs pères.
En novembre, les Wenz regagnent l’Australie.

1923: L’HOMME DU SOLEIL COUCHANT paraît chez Calmann-Lévy, après avoir été publié par la Revue de Paris.

1924 : Ils embarquent en avril sur le Makura, qui se rend à vancouver, en passant par Suva et Colombo.
Le 6 mai, débarquement à Cherbourg.

1925 : En février, ils quittent de nouveau l’Europe.
Le 29 avril, après les Canaries, les voici à Dakar. Ils voyagent à l’intérieur du Sénégal. En juillet, ils vont au Cap et à Durban.
Cette année-là, Paul Wenz publie en expert à la Librairie Émile Larose un court traité (inspiré par des préoccupations altruistes) qu’encore de nos jours les spécialistes considèrent comme parfaitement valable : L’élevage du mouton en Australie décrit en vue de son application dans Les colonies françaises

1927 : 21 juillet : les W. sont à Georgetown, dans l’île de Penang, en Malaisie.
13 septembre : à Colombo.
Octobre : arrivée à Marseille.

1928 : Les W. séjournent en France.

1929 : En mars, les W. sont de retour à Sydney.
Paraît chez Calmann-Lévy, cette année-là : Le Jardin des coraux.

1930 : Il était une fois un gosse aux éditions de la Vraie France (Dunod).

1931 : L’Écharde, roman de 240 pages, a été publié par Firmin Roz aux éditions de la Vraie France.

1932 : 9 juin : les W. s’embarquent à Sydney sur l’Eridan, à destination de Marseille.
14 décembre : Villa Cynthia à Monaco (appartenant à la famille Wenz).

1933 : Février : les W. voyagent en Provence. Mais le 11 ils rejoignent à Lisbonne le Hilary (Booth Line, Liverpool), qui le 13 les emmène vers Manaus, à 1 600 km de l’embouchure de l’Amazone.
Le 28 mars, ils sont revenus à Lisbonne. Le 29, les voici au Grand Hôtel de Bayonne.
12 avril : de retour à Monaco.
6 octobre : départ de Toulon sur l’Orford.
P. W. va franchir l’équateur pour la quatorzième fois.
Il rend visite à Rudyard Kipling, passager lui aussi, dans sa cabine.
13 octobre (etc.) : Le Jardin des coraux paraît en feuilleton dans Le Petit Marseillais.

1934 : Le 4 avril, un conte de P. W. paraît dans le Bulletin de Sydney : The Most Beautiful Harbour in the World (« Le Plus Beau Port du monde »).

1935 : 12 juin. P. et Hettie W. sont à West Molle Island, dans le Whitsunday Passage, au nord du Queensland… Ils y font un séjour de trois semaines.
Le 24 juin, ils sont à Sydney.
Le 6 juillet, à Nanima.

1937 : Septembre : à Nanima, il termine le manuscrit de Walkaringa.

1938 : En janvier (d’après la lettre à J. Krug) ou sans doute, plutôt, le 8 février, embarquement des W. à Nouméa sur L’Eridan des Messageries Maritimes.
Nouvelles-Hébrides, Tahiti, Panama, Curaçao, Martinique, Guadeloupe et Madère…
En mars, arrivée à Marseille.
Séjour à Monaco.
Le 16 décembre, Firmin Roz lui écrit qu’il a fait des démarches auprès de Jean Fayard (Candide) et P. Gautier (La Revue bleue, 3, rue Clément Marot) pour que l’on publie des textes de lui, en particulier Le Dernier Film, Le Misogyne (dont nous n’avons pas trouvé trace) et La Gazelle (rééditée par le Lérot et publiée en anglais par Tom Thompson).

1939 : En mars, les W. s’embarquent à Toulon.
Le 17 juin, Paul revient de Melbourne à Nanima avec « un rhume ». C’est l’hiver austral. Il se soigne un peu, fait une rechute. Il finit par accepter d’être hospitalisé au Crombie Hospital de Forbes.
Le 19 août, un câble, envoyé à Paris par le bureau Wenz (comptoir lainier) de Sydney, annonce que P. W. est gravement malade. Le mercredi 23 août, à sept heures trente du matin, Paul Wenz meurt. Le 24, à onze heures trente, a lieu son enterrement au cimetière de Forbes.

1959 : Le vendredi 22 mai, décès de Mme Hettie Wenz. Elle est enterrée au cimetière de Forbes, dans la même tombe que son mari.

 

Extraits de Paul Wenz (1869-1939) sa vie – son œuvre, Jean-Paul Delamotte, La Petite Maison, 1998.