« Quand Lucia Antonia commence la rédaction de son carnet, elle a déjà quitté le cirque. Quand elle écrit, elle sait qu’elle va redonner une vie à Arthénice. De ces morceaux épars va naître un roman à nul autre pareil. Magique comme l’œil écarquillé de l’enfant devant le balancement du funambule.
C’est un livre fragile dont on tourne les pages avec toute la délicatesse qui sied aux œufs de Fabergé. C’est une œuvre sculptée dans les sables, sur les épands des paludiers, dans les humeurs des vagues, sur l’instabilité d’un fil d’araignée tissé entre deux oyats. C’est un livre sur l’absence, celle dont on ne se console pas, mais dont on se souvient avec brillance. C’est une histoire peinte en fragments, le tableau lumineux d’un peintre des orages sur la mer. C’est un livre qui ne se raconte pas, car une fois qu’on l’a lu, on a plus qu’une seule envie, le passer en cachette, sous le manteau, en disant : “Chut, lis-le, lis ça, après on en parlera, mais pas avant, j’ai envie que toi aussi tu prennes les pas d’Arthénice et de Lucia Antonia, que tu apprennes le fil, si ténu, si près de rompre qu’on ne respire pas en le lisant.” C’est un livre d’amour qui se balance entre le ciel et la terre.  » Jean-François Delapré, librairie Saint-Christophe – Lesneven