« Rosa Candida n’est pas le prénom de l’héroïne de ce roman. Rosa Candida est le nom d’une rose (celle que la défunte mère du narrateur cultivait avec soin et passion). Ce goût pour la nature et les jardins, elle l’a transmis à son fils Arnljótur qui aura le privilège d’être accueilli dans un monastère où il s’attellera à redonner vie à une roseraie livrée à elle-même.
Notre héros quitte ainsi son père, un homme profondément attachant (mais un peu papa poule sur les bords !) qui se remet difficilement de la disparition de sa femme. Il quitte aussi son frère jumeau autiste, cet être hors du temps qui vit dans son monde à lui.
Son voyage le mène dans ce lieu où le temps semble s’être arrêté, où l’insouciance est de rigueur, où la nature semble avoir repris une place fondamentale dans la vie du village. Il y fait la rencontre de Frère Thomas. Cet homme cinéphile à ses heures va devenir le principal confident d’Arnljótur.
Mais lorsque débarque la mère de sa fille, son existence va être on ne peut plus bouleversée.
Ce livre est une friandise que l’on savoure avec délicatesse. La langue y est délicieuse, les personnages sont tendres et les paysages sont enivrants. L’auteur nous montre à quel point la filiation semble importante à l’épanouissement de nos existences. Il a su isoler ces plaies ouvertes, ces failles qui se dessinent et que l’humain s’évertue à cicatriser.
Par un certain côté, ce roman est à l’image d’une rose, fragile et ténébreuse, sensible et envoûtante. Il laisse derrière la lecture un doux parfum de sérénité. » Julien, librairie Dialogues — Brest