« Il est là, fourbu. Silencieux. La lueur mouvante d’une bougie éclaire chichement sa chambre, dans un foyer pour travailleurs immigrés. À l’ère du jet et du net, ce Caucasien d’ethnie suisse parle un patois allemand et prétend qu’il a fui la violence et la famine. Il garde pour- tant intacte une aura qui fascine nos infirmières et nos humanitaires. Appelons-le Yacouba, primo pour préserver son anonymat, deusio parce qu’il a un patronyme à coucher dehors. »

Abdourahman A. Waberi, Aux États-Unis d’Afrique