Un roman plein de grâce !

C’est au fin fond de la contrée d’Atôra, au nord-est de l’île de Honshu, que Matabei se retire pour échapper à la fureur du monde. Dans cet endroit perdu entre montagnes et Pacifique, se cache la paisible pension de Dame Hison dont Matabei apprend à connaître les habitués, tous personnages singuliers et fantasques.
Attenant à l’auberge se déploie un jardin hors du temps. Insensiblement, Matabei s’attache au vieux jardinier et découvre en lui un extraordinaire peintre d’éventail. Il devient le disciple dévoué de maître Osaki.

Après quelques pages de ce roman, je me surprends à chercher le nom de l’auteur ? Je ne me suis pas trompée, c’est bel et bien un roman de Hubert Haddad. Véritable caméléon, palestinien dans «Palestine», afghan dans «Opium Poppy», Hubert Haddad devient japonais dans «Le peintre d’éventail». L’immersion est totale. La description des lieux, des objets, des gestes est d’une précision exquise, à l’orientale ; le temps, fluide, s’écoule lentement, au rythme des saisons et des traits de pinceaux.
À lire également, comme une oeuvre dans l’oeuvre, un jardin dans le jardin : “Les Haïkus du peintre d’éventail”.

Jennifer Le Morvan