Depuis les grands mythes affolants de l’humanité jusqu’à la plus brûlante actualité qui secoue Maghreb et Machrek, maintes époques sont brassées, maintes civilisations – avec une prédilection pour l’Orient des Mille et Une Nuits

Forgées par une science quasi picturale de la description et conduites tambour battant par le bonheur de raconter, ces vingt-deux fictions – autant que d’arcanes majeurs dans le tarot – sont un moment de grande littérature, sur le versant flamboyant de l’imaginaire. Elles ont valu à son auteur le Prix de la nouvelle de l’Académie française.

Modèle de l’art narratif, la nouvelle la Mémoire de riz, évoque le Livre de sable de Borges, comme l’éblouissant Échiquier de Saint Louis, qui fascinera joueurs et amateurs de paradoxes, nous entraînent dans les mondes gigognes vertigineux de l’esprit aux prises avec les mystères ultimes, cela sans perdre jamais le fil du labyrinthe charnel du désir et de la folie de vivre.

Si ce n’était déjà acquis avec son époustouflant Là où les tigres sont chez eux (Prix Médicis 2008), les nouvelles de la Mémoire de riz révéleraient le génial conteur d’histoires qu’est Jean-Marie Blas de Roblès, dans cette orbe envoûtante du réalisme magique exalté tant par les sorcelleries de l’écriture que par les vertiges de l’érudition, et qui conduit, par une sorte de prodige renouvelé, d’un Potocki à un Borges.